Bulletin
HORS SERIE : octobre 2008
Alexandre Lamblin à Linas-Montlhéry
Un homme... Un rêve... Un autodrome...
En ce début de 20ème siècle,
le développement de l'automobile suscite des vocations sportives. Plus vite ou plus loin, les passionnés vont
faire reculer les limites d'un sport en rapide progression. La necessité de réaliser des circuits
spécifiques adaptés, par soucis de sécutité et de performance, se fait sentir. Alors qu'à l'étranger
des circuits fermés sont déjà construits. Paris tarde à se doter d'un tel outil. Alexandre Lamblin
va apporter à la France la piste qu'elle n'a pu ou qu'elle n'a pas voulu construire.
L'autodrome de Linas-Montlhéry est né de la passion, de la volonté et de l'ambition d'un homme.
Alexandre Lamblin incarne cet élan généreux qui transforme une idée en réalisation. Son rêve le plus
grand était d'établir sur le plateau de St Eutrope plus qu'une piste, une cité de l'automobile.
La conception avant-gardistede l'anneau construit en 1924 va vite se révéler payante et la
réussite va l'entraîner à le prolonger par le circuit routier dès l'année suivante.
Le succès, il le tient à toutes les performances réalisées et sa renommée va vite être
reconnue au sein du monde de l'automobile. Très rapidement, la piste sera qualifiée de
"piste des records".
Roger Bertel s'est passionné depuis de nombreuses années pour l'histoire de l'autodrome. Il nous
rappelle ses grandes et tristes heures et nous fait découvrir combien la passion d'un homme
a pu satisfaire celle de nombreux autres passionnés. Mais c'est aussi l'envers du décor qu'il nous dévoile.
Il nous dresse le portrait d'Alexandre Lamblin et de sa famille, de ses espoirs et de sa faillite. Il
nous restitue l'aventure de l'autodrome dans le contexte local et nous montre la place que devait
prendre le projet au sein de l'économie des communes environnantes. Alexandre Lamblin avait bien compris
que son projet devait recevoir l'assentiment des élus locaux (les anglais préfère Linas-Montlhéry à
Brookland car il n'y a pas de nuisance ni de relation tendue avec le voisinage). Mais il n'avait
pas suffisamment mesuré l'importance des accès au plateau. L'autodrome était conçu comme un lieu
à la fois de performances et de spectacles. Les heures d'attente interminables parfois même jusqu'à
Longjumeau vont décourager plus d'un spectateur. Les pilotes et les constructeurs, quant à eux,
ne le bouderont pas. Il conservera encore pour plusieurs années son statut de piste des records.
Aujourd'hui encore l'autodrome reste un lieu privilégié où les constructeurs et l'UTAC
peuvent essayer leurs prototypes ou tester les équipements automobiles. Mais s'il a vieilli,
il a bien vieilli et ne peut plus accueillir de grandes manifestations sportives. Le rêve
d'Alexandre Lamblin était si grand qu'on ne peut pas le perdre de vue. L'autodrome n'aurait-il pas
vocation à présenter dans son enceinte de façon permanente le souvenir de ses fastes années ?
Michel Petit
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