Bulletin n°57 : mars 2018

2ème partie: 1968, le temps de la concertation

  1968, la France va vivre aux heures des événements qui vont constituer le mouvement social le plus important de l'histoire de France du XXe siècle. Linas, aux portes de Paris, va vivre aussi ses propres moments de contestation. Une contestation qui va ébranler notre paisible village.
  Mais, alors que la contestation nationale vise à remettre en cause l'ordre établi, celle de Linas a pour objectif annoncé la conservation du caractère rural de la commune, "d'un art de vivre". Le projet d'aménagement du quartier Monvinet est défini et va être présenté aux Linois pour avis. Aux yeux des élus, il répond à la fois à un développement inéluctable de cette banlieue de la grande couronne parisienne et à un aménagement maîtrisé de la commune.Déjà quelques constructions du Linas hors les murs ont vu le jour. Avec ce lotissement, on va ainsi éviter les constructions "anarchiques". En 1968, même si leur nombre tend à diminuer, il y a encore plus d'une trentaine d'exploitations agricoles déclarées sur la commune. Et une grande majorité de Linois est attachée à un mode de vie rural. La construction des H.L.M rue des Sablons, quelques années auparavant, a déjà répondu à une attente pressente de logements.
  Ce sont une trentaine d'hectares de bonne terre qui vont être soustraits à la culture. Linas va, pour de nombreux Linois, être défiguré par l'apport des bâtiments pressentis. Une nouvelle population va s'installer pour laquelle il va falloir aménager un cadre de vie adapté. Le projet de la S.E.M.E.A.S.O* semble démesuré. La mobilisation pour son rejet va être forte. 404 observations ont été consignées dans le registre d'enquête pour une population d'un peu moins de 2000 habitants, c'est le cinquième de la population linoise !
  Michel Marc est allé puiser dans les archives communales et départementales, à la quête de témoignages pour nous fait revivre ces moments de tension intense. Et néanmoins une solution négociée entre Linois va réussir à s'imposer.

M. Petit