Bulletin n°49 : janvier 2013

Les lieux de sépultures à Linas
2ème partie : le nouveau cimetière

  Début 1866, le nouveau cimetière ouvre ses portes. Relégué rue des Sablons, à la sortie de la commune pour des raisons hygiénistes, il s'écarte alors du centre religieux, l'église. La mort s'éloigne des vivants malgré les réticences des villageois. Le défunt était alors bien présent dans l'univers des vivants, considéré, par sa famille, comme un des maillons d'une grande chaîne dont les derniers descendants étaient ceux qui allaient perpétuer la lignée (ainsi on donnait à l'ainé(e) des enfants le prénom du père ou de la mère). Comme l'écrit Jacques Gélis (Etampes-Histoire) L'individu n'existe que par la famille; vient-il à disparaître, l'essentiel est qu'il y ait une relève, c'est à dire des enfants qui poursuivront la grande saga familiale.
  A la fin du XIXe siècle, avec la loi du 15 novembre 1887 sur la liberté des funérailles et le décret du 27 avril 1889 relatif à l'incinération, une lente mutation culturelle se met en marche. Désormais la volonté du défunt de décider du lieu et du mode de sa sépulture (inhumation ou incinération) peut être prise en compte.
  Il faut néanmoins attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour qu'elle se concrétise de façon significative. La solidarité des générations se délitant, les rites du passé vont progressivement s'étioler en s'affranchissant des contraintes : condoléances, port du deuil vestimentaire... Le cercle familial se resserre alors, le choix des funérailles va s'individualiser en se dédouanant de l'influence des proches. Et la crémation si longtemps marginale, autorisée par l'église catholique depuis 1963, devient aujourd'hui une pratique courante.   Malgré l'érosion des pratiques religieuses, une fois l'an, ce sont tous les morts qui sont fêtés à l'occasion de la fête qui leur est dédiée. Une coutume qui paradoxalement, elle, perdure sans faiblir.
  La commune n'est plus, le plus souvent aujourd'hui, le lieu où l'on naît et où l'on meurt. Son cimetière est le lieu où l'on "repose" après la mort mais avec l'évolution des mentalités pour combien de temps encore ?

Michel Petit et Denis Petit

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écrit de l'Association Linas Patrimoine et Traditions
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