Bulletin
n°48 : octobre 2012
Les lieux de sépultures à Linas
1ère partie : les anciens lieux de sépultures
Aborder le sujet des lieux de sépultures peut sembler délicat pour certains d'entre nous
car il renvoie à notre rapport à la mort. Déjà, les hominidés de Néanderthal inhumaient leurs morts. Cette démarche des vivants relève sans aucun doute de
croyances sur le devenir post mortem des défunts. A Linas, les plus anciennes sépultures découvertes datent de la fin du VIe siècle, des époques
gallo-romaine et mérovingienne. Groupées à proximité d'un site de peuplement, elles constituent la plus ancienne nécropole connue de la commune.
Elle fut mise à jour à l'occasion des travaux de terrassement entrepris lors de la construction de la gare du tramway "l'Arpajonnais" en 1891.
Une autre découverte- des haches de silex- plus à l'ouest lors de ces mêmes travaux atteste de la présence de l'homme en ces lieux au moins
deux millénaires avant notre ère! Sans interruption depuis l'antiquité tardive jusqu'au milieu du XIXe siècle, cet endroit sera utilisé comme lieu
de sépultures.
Avec l'avènement du christianisme, les vivants vont rapprocher les sépultures de leurs morts au plus près du lieu de culte. Certains se font enterrer
dans l'église. Les autres dans l'annexe de l'église, le cimetière. C'est un lieu consacré et plusieurs individus en sont exclus : juifs, excommuniés,
hérétiques, suicidés, enfants mort sans baptême. D'autres encore n'ont pas leur place dans le cimetière paroissial. Ainsi, les lépreux de la léproserie
St Lazare (aujourd'hui site du château d'eau) sont inhumés au sein même de la léproserie par souci de non contagion.
Jusqu'à la révolution, les cimetières sont sous l'autorité de l'église. Puis la propriété et la gestion des cimetières sont confiées
aux communes. Dès lors, le cimetière n'est plus religieux mais laïque, tout le monde peut y être enterré. La loi du 23 prairial an XII (12 juin 1804),
complétée par l'ordonnance du6 décembre 1843, impose, pour des raisons de salubrité, que les cimetières se trouvent "hors l'enceinte des villes et des faubourgs".
En 1866, Linas va alors se doter d'un cimetière moderne à la sortie du village côté Guiperreux. L'ancien cimetière derrière l'église va alors
être désaffecté. Plus aucune mise en terre n'est autorisée et pour ceux qui le souhaitent, le transfert des tombes de leurs proches dans le nouveau cimetière
peut se faire sous certaines conditions. Les vestiges du vieux cimetière derrière l'église seront présents jusqu'au début du XXe siècle.
Aujourd'hui, le cimetière s'est agrandi. Son aménagement répond tout à la fois à la volonté des hommes attachés aux rites du passé et à ceux
qui optent pour l'incinération avec l'installation d'un columbarium qui accueille les urnes funéraires. Le mot cimetière vient du latin coeméterum
et du grec koimètèrion et se traduit par "lieu où l'on dort". Ainsi le cimetière est le lieu du repos éternel chez les croyants comme le
montrent les inscriptions que l'on trouve sur les anciennes tombes "ici repose...". Il est aussi lieu de souvenir, de recueillement, de commémorations.
Michel Petit et Denis Petit
Commander ce bulletin
Retour à la liste des bulletins