Bulletin n°46 : décembre 2011

Une grande route à travers les siècles (première partie)

 Suivant la formule convenue, l’origine de la RN 20 date de temps immémoriaux. En effet, nous pouvons imaginer que la route existait bien avant que l’on trouve des traces de son existence. Comme l’écrit l’historien Michel Roblin, la route, en général, n’a pas d’âge, pas de nationalité, elle correspond à des nécessités immuables. Elle est éternelle et bien avant les hommes, les troupeaux du quaternaire en avaient indiqué la direction.
 Linas s’est développé sur cet axe de communication. Son tracé à été, au cours des temps, modifié à plusieurs reprises. Il s’est déplacé plusieurs fois vers l’ouest du territoire.
 Le passage d’une route des plus importantes, voire la plus importante de France, induit et favorise les échanges entre les voyageurs qui l’empruntent et les habitants des villages étapes. Sa présence privilégie certaines activités économiques. La vie en grande partie s’est organisée aux alentours de la grande route. En feuilletant les bulletins que nous avons déjà écrits, nous nous apercevons que très souvent la route est évoquée par l’activité qu’elle génère. Ainsi Linas est le siège d’un relais de poste et accueille de nombreuses auberges jusqu’à la 2ème moitié du XIXe siècle. Elle a eu, à n’en pas douter, un impact sur les mentalités, sur les comportements et a façonné les personnalités. Le terme « les chiens » pour désigner autrefois les habitants de Linas n’est pas anodin. A notre sens, il peut sans doute être rapproché de la présence de la grande route. Le trafic routier devait provoquer de l’animation, voire, une certaine agitation. En plagiant le proverbe, les chiens aboient quand la caravane passe, on peut les doter d’une telle réputation ! A titre comparatif, les habitants de Leuville étaient, entre autres, désignés par le sobriquet « les sauvages » (le nom d’un lieu dit). L’éloignement du village de la grande route prédisposait, peut-on le supposer, ses habitants à un repli sur eux-mêmes.
 Depuis 1952 et la construction de la déviation, les voitures en transit ne passent plus au centre du village laissant alors une relative tranquillité intra-muros. Aujourd’hui, le flux sur la déviation est à certains moments de la journée tel, qu’il provoque des embouteillages dignes de ceux générés par les manifestations sportives pendant les grandes heures de l’autodrome.
 Les « chiens » de Linas n’auraient-ils pas sujet à aboyer ?
 Dans les 2 bulletins 46 et 47 nous nous intéresserons à l’impact de la route sur la vie quotidienne à travers du dépouillement de diverses archives dont deux registres communaux qui rendent compte de faits divers autour de la route. Nous évoquerons également les travaux projetés pour fluidifier le trafic jusqu’à l’ouverture de la déviation le 29 novembre 1952.

Michel Petit

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écrit de l'Association Linas Patrimoine et Traditions
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