Bulletin n°40 : janvier 2009

DES SONS et DES LUMIERES
CLOCHES et HORLOGES de LINAS
(1ère partie)

 L'homme de tout temps, a cherché à comprendre les mécanismes répétitifs du temps qui passe et à en connaître les rouages afin d'adapter ses comportements pour son profit. Une gestion maîtrisée du temps garantit l'ordre des choses. La religion a imposé des repères temporels et ainsi a marqué de son influence les civilisations. Les bâtisseurs de cathédrales et d'églises ont dressé dans l'espace des monuments dont la grandeur était à l'image de la foi qui les animait et qu'ils voulaient faire partager. Ils ont veillé à les doter de clochers abritant ces cloches, instruments ô combien essentiels pour cette maîtrise du temps au service du culte. Comme nous l'apprend Roger Bertel, à Linas elles ont pendant des siècles carillonné joyeusement pour les fêtes locales. Elles ont sonné le glas pour les décès, le tocsin pour les incendies. Leur fonction dépassait le cadre purement religieux. L'église détenait aussi le pouvoir de rythmer la journée. Elle conserva longtemps cette prérogative sur la maîtrise du temps. Elle lui sera contestée après le 11ème siècle surtout dans le nord de la France par le beffroi, haute tour pourvue d'une cloche qui garde la paix et qui a pour vocation d'annoncer des marqueurs du temps non religieux comme le couvre-feu. Pendant la révolution en 1792, la patrie en danger décide pour motif impérieux de besoin en métaux de fondre toutes les cloches. Linas ne sera pas épargné. Après la révolution l'église cherchera à rétablir ses droits. Mais le pouvoir civil s'affranchira progressivement de sa tutelle. L'épisode rapporté du conflit entre le maire et le curé en 1812 (p18) est significatif de l'état d'esprit qu'il régnait alors. La construction de la mairie école de Linas en 1846 en imposant un campanile doté de plusieurs cloches permettra une clarification. Les faits religieux aux cloches de l'église, les faits civils à celles de la mairie. Aujourd'hui, l'église de Linas toujours en restauration reste muette, la mairie depuis 2008 fait entendre de jolis sons harmonieux pour marquer discrètement les divisions du temps. Mais finies les grandes envolées sonores qui sensibilisaient le plus grand nombre. Les hommes se sont émancipés de l'uniformité des usages et des moeurs.

Michel Petit

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écrit de l'Association Linas Patrimoine et Traditions
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