Bulletin n°38 : mars 2008

LA TOPONYMIE LINOISE (3ème partie)

 Ce troisième bulletin consacré à la toponymie linoise clôturera provisoirement nos recherches sur ce thème. Il s'agit ici de présenter les toponymes disparus ou ignorés par une majorité de linois. Et pour cause, ceux-ci ne désignent pas, le plus souvent, des voies de communication mais des chantiers1 et autres parcelles. Aujourd'hui, nous avons besoin de situer des habitations et c'est au regard du nom des rues que nous nous orientons. Hier, les habitants dont les professions étaient le plus souvent liées au travail de la terre avaient besoin de localiser les champs. C'est pourquoi les noms des lieux étaient alors primordiaux. L'usage les a oubliés car ils sont désormais rarement employés. Nous pouvons en retrouver un certain sur le cadastre actuel. D'autres n'ont pas survécu à la rédaction des cadastres successifs. L'urbanisation de la fin du 20ème siècle a été fatale à un grand nombre d'entre eux. Le nom St Lazare qui désignait un chantier circonscrit à la maladrerie St Lazare datée du 12ème siècle perdura au-delà du milieu du 20ème siècle, la construction de la Francilienne sur le site accéléra sa disparition. La création de nouvelles voies permet quelquefois de leur redonner vie. A titre d'exemple, la rue des Mitettes reprend le nom du chantier qu'elle desservait. Les noms concernant la voirie ancienne ont parfois été remplacés. Opportunités historiques obligent, la Grande Rue a été renommée rue de la Division Leclerc, une portion du chemin de la Cavée est devenue avenue Georges Boillot. Certains toponymes apparaissent furtivement au hasard des divers documents que nous avons étudiés (cadastre, plans, baux...). C'est le cas des Garllets sur le plan d'intendance de 1786. Ont-ils vraiment existé ? L'unicité de leur apparition nous fait douter. Ne sont-ils pas le fait de transcriptions erronées ? Les cartographes étaient étrangers au pays et reportaient sur papier les noms qu'ils avaient cru entendre. Plus près de nous, sur le plan actuel des rues, ne trouve-t-on pas chemin de Lagny à la place de chemin de Magny ? Cela conforte notre interprétation. De nombreuses interrogations sur le sens de certains toponymes restent sans réponse. Demain, d'autres documents aujourd'hui méconnus et les recherches des historiens spécialistes de la toponymie permettront de lever le voile sur le sens de certains d'entre eux. Ne nous aventurons pas de trop dans d'hypothétiques explications. Il est des raccourcis à ne pas prendre qui voudraient faire d'une apparence une évidence et l'afficher comme une vérité.
1 Division cadastrale d'un territoire

Michel Petit

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